Dernière cérémonie des voeux aux habitants des quartiers aixois, pour Maryse Joissains, vendredi soir. La dernière d'un marathon qui l'a menée aux quatre coins de la ville, sans jamais pourvoir dire un mot ni de son bilan, ni de ses projets, au risque de voir les frais de ces petites réceptions amputer crucialement son compte de campagne municipale. Voire la mettre dans une position délicate où elle risquerait l'inéligibilité en utilisant les moyens de la ville d'Aix pour faire sa propre campagne électorale.
Difficile d'autant plus vendredi soir de la mettre politiquement en veilleuse quand le maire du quartier - Jean-Marc Perrin - n'est autre que son directeur de campagne, que la majorité de ses adversaires sont sur l'estrade ou dans la salle et que Bruno Gilles, sénateur de Marseille et secrétaire départemental de la fédération UMP des Bouches-du-Rhône a fait très exceptionnellement le déplacement - sans être autorisé lui non plus à ouvrir la bouche...
"Je n'ai pas le droit de parler ni du bilan, ni des projets mais si vous saviez tout ce que j'ai à vous dire", souriait Jean-Marc Perrin, multipliant les hommages - aux agents de la collecte dont il a la délégation à la CPA, aux bénévoles associatifs de la Duranne et à Maryse Joissains, bien sûr. Tout en multipliant les sous-entendus : "Je ne vous parlerai donc pas de politique nationale, du statut de la première dame, du chômage ou de la crise. Ni ne disserterai sur le changement", ironisait-il, citant Churchill, en référence aux voeux protocolaires de Maryse Joissains, Rousseau - "Les maisons font les villes, les citoyens la cité" pour se féliciter d'avoir "fait le job" pour ce quartier d'Aix, "adolescent de moins de 15 ans" : "La Duranne est désormais un quartier connu et reconnu où l'on vit en paix, harmonie et sécurité". Maryse Joissains s'est, elle, félicitée d'avoir réussi à transformer la Duranne "d'une ville-dortoir à un quartier où il fait bon vivre" et promis à Jean-Marc Perrin, "de refaire le prochain mandat ensemble".
Pêle-mêle, elle a aussi évoqué "des recherches juridiques en cours pour faire prochainement des propositions" sur le dossier Métropole, fait des déclarations d'amour "à la France, qui doit assumer son histoire et cesser d'être dans la repentance" et appelé les élus "à se donner la main".
Et pour rendre la pareille au rang des citations à son adjoint Perrin, ressorti deux aphorismes les attribuant à Confucius : "Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson" et "Assieds-toi au bord de la rivière et regarde passer le corps de ton ennemi". Le second, pour lequel elle n'a pas caché sa préférence, est en fait de Lao Tseu. Et tronqué. Puisqu'il appelle "s'il (l'ennemi) est encore en vie, sors-le de l'eau et aide-le !" Un voeu pieu pour le coup, à l'heure où Maryse Joissains finit sa tournée de voeux protocolaires, c'est à la pêche aux voix plutôt, qu'il lui faut aller.
Voeux du Val Saint-André : la polémique
Lors de ces cérémonies de voeux, Maryse Joissains est surveillée comme l'huile sur le feu par ses adversaires. Au Val Saint-André, vendredi après midi, c'est le sang de Michèle Einaudi qui n'a fait qu'un tour : "Lors de la présentation des voeux, l'adjoint de quartier,Henri Matas (qui ne se représente pas, ndlr), a transformé cette cérémonie en réunion publique, n'hésitant pas, en lisant son discours, à donner le nom de celle qui le 'remplacera' en présentant Mme Hernandez qui figure en 31e position sur la liste de Mme Joissains !, s'insurge l'élue socialiste. A-t-il oublié qu'il y avait une étape importante à franchir les 23 et 30 mars, dates des élections municipales ? Et que nous sommes très nombreux à souhaiter l'alternance et l'arrivée d'une nouvelle équipe ! Ce qui est incroyable, c'est que Mme Joissains, dans son discours, n'a pas corrigé la grossière erreur de son adjoint mais au contraire l'a amplifiée, en vantant les qualités de Mme Hernandez ! On se croyait dans un meeting électoral ! Où est l'équité républicaine ?" Bruno Genzana, candidat UDI, évoquait lui aussi dans la foulée, "une regrettable confusion des genres" : "Même si elle décidait de mettre les frais de cette soirée sur son compte de campagne, c'est tout simplement impossible, puisqu'elle a été payée par la ville".
Alexandra Ducamp
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